AFP - 53 familles de touristes français ont séjourné
dans le camping Curry Village du Parc Yosémite (Californie), où des cas
de contamination par l'hantavirus ont été détectés et deux de ces
Français ont fait l'objet de prélèvements, a indiqué dimanche le
ministère de la Santé.
Le ministère précise avoir reçu des autorités sanitaires américaines
la liste des 53 familles ayant séjourné dans certaines des maisons de
toiles (tents cabins) du Curry Village entre le 10 juin et le 21 août
2012.
Il contacte actuellement les 53 familles concernées "pour s'assurer
que les personnes sont en mesure de reconnaître, le cas échéant, les
premiers symptômes de la maladie et leur rappeler les mesures à suivre".
Deux des ressortissants français "présentent des symptômes qui ont
conduit à un prélèvement diagnostic dont les résultats sont en attente",
précise le communiqué du ministère de la santé.
Selon le Centre fédéral américain de contrôle et de prévention des
maladies (CDC), 10.000 personnes ont fréquenté depuis la mi-juin le
Curry village et sont donc susceptibles d'avoir été en contact avec le
virus. Six cas de syndrome pulmonaire à hantavirus ont été détectés et
d'autres cas potentiels sont surveillés. Deux des personnes infectées
sont mortes.
Selon le ministère de la Santé, le hantavirus n'est pas transmissible
par l'homme. La contamination se fait en respirant le virus présent
dans la poussière de bois ou la terre contaminées par des déjections de
rongeurs infectés. Le délai d'incubation de la maladie s'étend de une à
six semaines après l'exposition. Les symptômes sont ceux d'une grippe
musculaire. Les personnes présentant ces symptômes doivent consulter
rapidement leur médecin traitant en lui indiquant leur séjour au parc
national américain.
Un numéro vert (0 800 636 636) sera opérationnel dès 20H00 pour
toutes les personnes ayant visité le Curry Village et souhaitant "de
plus amples informations", indique encore le communiqué.
Interrogé par l'AFP, le Samu de Paris a précisé qu'une procédure
avait été mise en place pour faire face à d'éventuelles contaminations.
Le Dr Michel Nahon, praticien hospitalier au Samu a assuré dimanche
qu'il n'y avait aucune panique.
"On a deux types d'appel: les gens qui ont mal compris et sont allés
aux Etats-Unis, mais pas dans le parc ou pas dans le camping Curry
village, où la contamination s'est produite. Et ceux qui y sont allés et
ont des symptômes tels que courbatures, fièvres, et qui se trouvent
encore dans la période d'incubation possible" indique-t-il.
"Beaucoup téléphonent par excès, mais il vaut mieux dans le doute
appeler pour rien plutôt que ne pas appeler", pour "bien dépister des
cas possibles", ajoute-t-il.
Si on a séjourné dans le parc et qu'il n'y a pas de symptômes, "on ne
fait rien". S'il y a des symptômes après séjour au camping, "ça peut
être différentes choses, mais on considère la personne comme cas
possible", explique le Dr Nahon.
Après interrogatoire médical, pour confirmer notamment si on est
toujours dans la période d'incubation, "on les orientera vers l'hôpital"
pour deux choses: éventuellement, en fonction de ce que diront les
infectiologues, faire une analyse de sang pour isoler le virus, et
surtout "faire un traitement préventif des complications, afin de
limiter les risques vitaux".
"L'accès précoce aux soins modifie le pronostic", insiste le Dr
Nahon, qui ajoute que toutes les personnes contaminées ne développent
pas la maladie.
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